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Débat sur la taxation des produits de la vape : Un enjeu de santé publique et économique
Le projet de loi de finances pour 2025 soulève des débats animés autour de la taxation des produits de vapotage en France. Avec plusieurs amendements en discussion à l’Assemblée nationale, les acteurs de la vape, les professionnels de la santé et les parlementaires se retrouvent au cœur d’un débat qui dépasse la simple question fiscale. Entre lutte contre le tabagisme, protection des jeunes et enjeux économiques, cette potentielle surtaxation divise. Faisons le point sur les arguments, les impacts potentiels et les réactions face à cette mesure controversée.
Une taxe au cœur du projet de loi de finances
Parmi les amendements proposés au projet de loi de finances pour 2025 figure une mesure visant à instaurer une taxe spécifique sur les e-liquides. Le député centriste Charles de Courson a notamment suggéré une taxe de 0,15 € par millilitre d’e-liquide, qu’il contienne ou non de la nicotine. Concrètement, cela signifie qu’une fiole de 10 ml subirait une augmentation de 1,50 €, et une fiole de 50 ml pourrait voir son prix grimper de 7,50 €.

Graphique : Comparaison des taxes sur les produits de la vape en Europe
Selon les partisans de cette taxe, elle viserait à atteindre deux objectifs majeurs :
- Protéger la jeunesse : En rendant les produits de la vape plus coûteux, cette taxe limiterait l’accès des jeunes à ces produits, souvent perçus comme une passerelle vers la consommation de nicotine.
- Augmenter les recettes fiscales : Avec une estimation de 150 à 200 millions d’euros par an, cette taxe pourrait représenter une source de financement non négligeable pour l’État.
Ces propositions s’inscrivent dans une tendance européenne : 19 pays de l’Union européenne appliquent déjà une fiscalité spécifique sur les produits de la vape, avec des montants allant de 0,10 € à plus de 1,00 € par millilitre selon les pays.
La réaction des acteurs de la vape
Face à ces amendements, la réaction de la filière vape ne s’est pas fait attendre. France Vapotage, fédération regroupant les principaux acteurs du secteur, s’oppose catégoriquement à toute taxation supplémentaire sur les e-liquides. Selon elle, une telle mesure aurait des conséquences graves sur la lutte contre le tabagisme et sur le développement économique de la filière.
Dans un communiqué publié le 19 novembre 2024, France Vapotage a rappelé que le vapotage est une alternative reconnue pour aider les fumeurs à se détourner des cigarettes traditionnelles. Selon les chiffres avancés par l’organisation :
- 60 % des vapoteurs pourraient retourner au tabac en cas d’augmentation significative des prix.
- 5 000 emplois liés à la vape seraient menacés.
Le Syndicat interprofessionnel du vapotage (Fivape) a également tiré la sonnette d’alarme. Une augmentation de 25 % pour les fioles de 10 ml et de 38 % pour les fioles de 50 ml pourrait décourager les consommateurs et mettre en péril des milliers d’emplois dans le secteur.
Les professionnels de la santé prennent position
Ce débat ne concerne pas seulement les acteurs économiques. De nombreux professionnels de la santé s’inquiètent des conséquences indirectes de cette taxation. En France, l’e-cigarette est souvent perçue comme un outil efficace pour réduire le tabagisme. Elle a aidé des centaines de milliers de fumeurs à réduire leur consommation de cigarettes ou à arrêter complètement.

Graphique : Efficacité perçue du vapotage dans la lutte contre le tabagisme
Selon un pneumologue spécialisé dans la lutte contre le tabagisme : « Imposer une taxe sur les produits de la vape reviendrait à envoyer un message contradictoire : nous pénalisons un outil qui aide les fumeurs, tout en maintenant des taxes élevées sur le tabac traditionnel. »
Conclusion : Un débat loin d’être tranché
Le débat autour de la taxation des produits de la vape met en lumière un dilemme complexe : comment concilier les besoins de financement de l’État avec les objectifs de santé publique ? Si l’idée d’une taxe séduit certains parlementaires, ses opposants rappellent qu’elle pourrait nuire aux efforts de réduction du tabagisme et affaiblir une filière économique en pleine croissance.
Alors que les discussions se poursuivent à l’Assemblée nationale, il est crucial de considérer toutes les implications d’une telle mesure. Pour les vapoteurs comme pour les professionnels du secteur, l’enjeu est de taille : préserver le rôle du vapotage comme outil de sevrage tabagique, tout en assurant un cadre réglementaire et économique équilibré.
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